vendredi 13 août 2010

La raison inavouée du divorce
OM - Hatem Ben Arfa


La formation de l’énigme

A l’évidence, les motifs plus ou moins invoqués publiquement par le staff de l’OM pour justifier leur séparation d’avec Hatem Ben Arfa (HBA) ne sont pas parvenus à convaincre grand monde.
Certes, il y avait manifestement malaise dans cette relation à la je-t’aime-moi-non-plus devenue emblématique de la présence de HBA au sein de l’effectif marseillais ; tant et si bien, que ce qui devait n’être qu’une affaire ponctuelle, traitée de manière sérieusement professionnelle par l’impératif de la communauté d’intérêt, s’est muée en véritable énigme par sa singulière permanence. Enigme. Terme usité à bon endroit par plus d’un journaliste (dont le métier est aussi d’éclairer un public souvent passionné) pour crier leur incapacité, faute de données cohérentes, à produire une analyse à même de lever l’incompréhension.
Et pourtant, si la plupart des observateurs avisés sont restés dubitatifs sur la question, ce n’est pas faute d’informations. Des informations il y en a eues, et même une montagne d’informations : « Hatem est nonchalant - ralenti le rythme de jeu », « joue trop personnel - garde trop le ballon - n’est pas collectif  - refuse de défendre », « pas d’efforts à l’entraînement -  réfractaire à l’autorité », « tête en l’air - insouciant - querelleur », « trop gâté - mal entouré - immature »…
De sorte que la seule question qu’il est utile de poser ici est de savoir pourquoi est-ce que ces traits qui, pris à la lettre et additionnés apparaissent proprement accablants, et que certains reprennent avec force comme étant les causes de l’utilisation partielle du joueur et finalement de sa mise à l’écart, ne parviennent pas à nous satisfaire ?
Sommes-nous tous ignorants de la chose ronde ? Défendons-nous tous, sans consistance ni mesure, un joueur à potentiel finalement surestimé et dont on n’arrive pas à faire le deuil ? Sommes-nous tous des amis, cousins, alliés apparentés ou compatriotes d’origine, coupables d’inconditionnalité arbitraire envers ce pauvre garçon que nous nous sommes appropriés unilatéralement jusqu’à devenir des partisans aveugles ? Ou alors, sommes-nous de simples anonymes passionnés de foot, amoureux du beau jeu, mais révoltés - à l’instar d’un Guy Carlier qui, évoquant le cas de HBA lors d’une émission télé, a eu ces mots « … je me mets en colère chaque fois que l’on cherche à assassiner un Mozart » ?
Car comment expliquer que toutes les remontrances à l’endroit de HBA soient impropres à épouser le seul élément qui compte en pareil cas, le seul critère qui soit réellement objectif et sur lequel il ne peut y avoir débat parce qu’il s’agit d’un constat matériel : la réalité du terrain. Or, que l’on apprécie le joueur ou pas en dehors de la pelouse, cette réalité est accablante de vérité : l’impact intrinsèque de HBA sur quasiment chaque rencontre est édifiant ! De sorte qu’il nous apparaissait dans l’ordre des choses que HBA soit non seulement titulaire à part entière, mais en plus que les dirigeants de l’OM soient bien inspirés d’en faire la pièce maîtresse d’une équipe avide d’inscrire les succès dans la durée et de réécrire une nouvelle et brillante page du foot européen.
Aussi, notre perplexité vient de ce que nous avons hélas observés un scénario diamétralement contraire au bon sens le plus commun. D’où l’énigme, car les raisons avancées ne collent pas et les reproches plus ou moins ressassés à l’envie sont systématiquement infirmés à chaque sortie du joueur.
Et si ces traits, qu’ils soient dynamiques ou caractériels et auxquels on veut bien prêter crédit, n’étaient pas des causes mais des effets ? Mais des effets de quoi au juste, car il faut bien qu’ils aient une cause qui leur soit distincte ? Non pas un prétexte ou une somme de vagues appréciations mais une vraie cause, une cause centrale qui pourrait à elle seule répondre de toutes les interrogations sans exceptions, éclairer la somme vertigineuse des incohérences et rendre compte d’une situation qui nous apparaît finalement insensée jusqu’à l’absurde.
Quelle est donc la cause de cet effroyable gâchis ? Eh bien, il en est une, une seule et parfaitement identifiée, qui bien que difficilement concevable de prime abord en raison de son étrangeté et de son caractère proprement inavouable, n’en est pas moins probante parce que la vérité des faits la rend incontournable et qu’elle seule permet de lever d’un seul bloc et sans zones d’ombre le voile sur ce qu’il est désormais convenu d’appeler « l’énigme de Hatem Ben Arfa à l’OM ».

Avant-propos
Avant même de formuler ici cette raison inavouable qui s’impose à nous, je veux préciser une chose : je ne connais aucun joueur de football autrement qu’à travers le téléviseur ; je ne fréquente plus les stades depuis fort longtemps ; de près ou de loin, je n’ai aucune entrée à quelque niveau que ce soit dans le milieu du foot, fut-ce par personne interposée ; je ne bénéficie d’aucune source privilégiée d’information sportive ou autre ; enfin, je n’ai jamais rencontré Hatem Ben Arfa qui, lui même, ignore - pour l’heure - jusqu’à mon existence.
Je suis un vieux passionné de foot qui s’était peu à peu distancé du suivi assidu des divers championnats lorsque j’ai découvert la génération 87 et notamment celui que j’estime être le plus talentueux d’entre eux, Hatem Ben Arfa. Moi qui ai eu le privilège de pouvoir nourrir ma culture-foot en admirant les Rivera, Eusebio, Cruyff, Netzer et consorts, Hatem m’a redonné envie de replonger, non pas du fait de ses dribles ravageurs mais plutôt en raison d’une qualité rare que je tiens pour être la plus précieuse au football : la capacité, y compris en course, de savoir donner une passe en profondeur entre les lignes, dans le bon timing, de manière imprévisible et avec qualité (exploitable quasiment sans contrôle). C’est cette rare aptitude qui constitue, à mes yeux, le véritable potentiel de Hatem ; le fait qu’il sache percuter en dribles en passant indifféremment à droite ou à gauche est un plus indéniable qui rend évidemment ce potentiel talentueux encore plus rare et plus précieux. Par pur et grand plaisir à le voir évoluer, j’ai l’ai donc suivi de près en observant chacune de ses sorties depuis son arrivée à l’OM. Fatalement, comme pour beaucoup d’entre nous, l’énigme m’est apparue très tôt dans toute sa splendeur. Voulant impérativement comprendre et sachant d’expérience que le mystère n’existe pas, ni au foot ni ailleurs, je me suis donc mis en quête de cohérence sans a priori d’aucune sorte en examinant uniquement les faits, n’hésitant pas à remonter dans les actes aussi loin que je puisse disposer d’éléments avérés et en gardant à l’esprit que « nul ne peux trouver ce qu’il ne recherche pas ».
Cette précision faite, je suis maintenant en mesure de vous livrer la clé de l’énigme.

La clé de l’énigme

L’environnement
Auréolé de l’image forte du double capitanat de la seule équipe de France a avoir remporté une coupe du monde et du seul club français à avoir hissé la coupe d’Europe des champions, Didier Deschamps (DD) arrive en terrain conquis lorsqu’il est désigné entraîneur de l’OM ; il sait que c’est là une véritable consécration pour sa carrière d’entraîneur. En situation très favorable au sein du club Phocéen, DD entend se donner les moyens de ses ambitions : il exige et obtient  l’acquisition de Lucho Gonsalez, que lui-même présente comme la grande star qui va conduire l’OM sur le parcours européen.
C’est alors que survient un drame aussi soudain que cruel pour la famille du propriétaire du club : le décès de R.L. Dreyfus.
Le fait est que la disparition de l’homme-clé de l’OM, précédée quelques temps auparavant par la mise à l’écart de l’ancien président Pape Diouf dont la figuration n’était pas sa fonction préférée, modifie considérablement la position de DD au cœur du dispositif Olympien par le vide technique qu’il provoque au-dessus de lui.
Ni la malheureuse Mme RL Dreyfus, devenue à son corps défendant premier responsable des destinées de l’OM, ni J.C. Dassier trop occupé à apprendre son nouveau métier de Président, ne sont en mesure de discuter à bon escient de choix techniques ou tactiques. Seul José Anigo serait à même de suivre et de comprendre les subtilités et les impératifs du bien fondé d’un coaching pertinent, mais José est d’un caractère conciliant, tourné vers les autres et doté de hautes qualités humaines qui ne le portent pas à pousser un éventuel désaccord jusqu’à la confrontation, à plus forte raison sur un terrain qui ne relève pas directement de sa responsabilité.
Cela, DD le sait, il le sait et le mesure à sa juste valeur : par un prodigieux concours de circonstances, il se trouve être au bon moment à la bonne place ; et la place est particulièrement déserte. La tentation est grande d’étendre son pouvoir à tout l’espace disponible, et DD la saisie aussitôt comme une occasion non reproductible, comme une grille de loto gagnante : désormais, il sera l’homme fort de l’OM, un OM qui court derrière un titre depuis…17 ans. S’il parvenait à décrocher un titre dans la foulée de son arrivée, ce ne serait plus seulement l’homme providentiel mais plutôt le Messie à l’OM. Rêve somme toute réalisable tant l’ambition légitime est grande ; mais cela ne saurait combler entièrement la quête de gloire de DD. Il veut aussi et plus secrètement être l’artisan principal de la renaissance du club et pourquoi pas le seul artisan de la résurrection, en tous les cas sans que personne ne puisse lui faire de l’ombre en cas de succès.

L’inavouable résolution
C’est dans cet état d’esprit qu’à la veille du championnat 2009/2010, disposant d’un effectif de valeur et d’une heureuse feuille blanche que lui seul va pouvoir noircir, que DD va ébaucher le scénario qui lui tient à cœur, avec pour ligne de conduite une stratégie aussi simple que claire. En attendant de faire valider par la France entière son prochain titre de champion, il faut d’abord qu’on puisse lui rendre grâce de la pertinence de ses choix concernant les joueurs-cadre à l’appui desquels il compte se lancer à la course au titre. Parmi ceux-là, Lucho Gonsalez est investi du rôle de régisseur de l’attaque et pièce maîtresse du dispositif de l’OM. DD sait qu’il joue une bonne part de sa crédibilité sur l’argentin, notamment vis-à-vis de ses dirigeants du fait qu’il s’agit du plus gros transfert de l’année, et DD est confiant : Lucho n’a-t-il pas montré toute l’étendue de son talent alors qu’il jouait au FCPorto ? Donc, pas d’inquiétude à avoir, tous les feus sont au vert … quoique  … il reste le cas de ce Ben Arfa. Une tête de mule apparemment si on s’en tient aux frasques dont le joueur ne semble pas pouvoir se défaire. DD n’ignore pas le talent intrinsèque du joueur mais il a trouvé une solution qui cadre avec sa position centrale : il va s’appuyer sur les casseroles avérées ou factices qui enferment, aux yeux du public et chaque jour un peu plus, HBA dans un profil non conciliable avec les exigences de l’esprit d’équipe dans un collectif de haut niveau, pour tenir le joueur en marge de son dispositif sans toutefois aller jusqu’à le proclamer publiquement. C’est réglé dans la tête de DD : il mâtera et écartera ce rebelle par la pratique intensive du banc, au besoin jusqu’à le pousser vers la sortie ; n’y a-t-il pas un mercato d’hiver ?
La résolution secrète de DD est donc prise et il ne reviendra pas dessus, jamais. Dans l'éventualité d'une conquête de titre, il lui faut montrer qu'une et une seule personne manquait à l'OM pour pouvoir le gagner : Didier Deschamps.
Pour être en position d'y parvenir, il lui faut donc et par voie de conséquence directe, travailler à réduire à la plus petite portion possible celui qui savait être le seul en mesure, par son impact terrain, de lui disputait la responsabilité du succès.
C'est à ce niveau que se forme son objectif premier, comme un préalable :
« Montrer à tous que l’OM n’a pas besoin de HBA pour gagner. »
C’est de cette prophétie, que DD veut auto-réalisatrice mais qui va buter de manière frontale sur la vérité du terrain, que se forme la grossière et remarquable incohérence footbalistique devenue énigme par sa permanence.
Excepté le caractère fondamentalement anti-professionnel d’une résolution moralement inqualifiable et adoptée sciemment par la même personne qui publiquement ne fait pas économie de platitudes sur les exigences du haut niveau, la résolution de l’énigme pour choquante quelle soit est finalement très simple. Il suffisait d’oser la penser … pour peu que l’on soit instruit de l’étendue de la vanité de la nature humaine et de son étonnante capacité à épouser sans état d’âme des petitesses que l’on sait secrètes, si elles vous apparaissent être un passage obligé, croit-on, vers quelques faits glorieux.
Impossible ? Absurde ? Inconcevable car trop médiocre ? Eh non, malheureusement : car la logique implacable de la réalité des faits, uniquement des faits, en est l’éclatante démonstration !
Mieux, je mets au défi quiconque, à commencer par l’intéressé lui-même, de produire un seul argument recevable (c’est-à-dire factuel, bien entendu) capable d’infirmer en si peu que ce soit le bien fondé de la démonstration qui suit.

La démonstration par les faits

A – la Ligue 1
La période Aller du championnat s'est terminée sur un résultat moyen au vu des ambitions affichées du club : l'OM est 4ème, compte 11 points de retard et un match en moins. Avec quelques faits instructifs en ce qui nous concerne.
Pour faire bonne figure durant cette période, DD va reprendre à son compte et marteler une contre-vérité qu’il s’est crû obligé de proférer pour masquer la véritable limite de sa compétence : enfermer HBA dans un profil de Joker-de-fin-de-partie (c’est nouveau comme formule et ça sonne bien aux oreilles des ignorants) que certains commentateurs reprennent comme une pertinente trouvaille née de l’esprit visionnaire du spécialiste-expert-autoproclamé de la chose ronde. Il suffit dorénavant de ne faire jouer HBA qu’en fin de partie, d’une manière systématique et sans état d’âme ; et DD aura transformé ainsi une insuffisance caractérisée en une stratégie de haut vol (que ses collègues seraient bien inspirés de méditer, et pourquoi pas d’adopter à l’occasion si d’aventure ce joueur atterrissait dans leur effectif). La solution est maintenant toute trouvée : HBA ne sera plus aligné qu’au milieu de la seconde mi-temps. Ainsi DD aura gagné sur les deux tableaux :
1) si HBA ne parvient pas à modifier la physionomie du match : on pourra dire qu’il est inefficace ; il n’y avait donc pas lieu, en plus, de le titulariser.
2) si HBA parvient à impacter le match : on affirmera, preuve à l’appui, que c’est bien ainsi qu’il faut utiliser le joueur. On rajoutera au besoin et à l’endroit des curieux-crétins qui osent faire fonctionner quelques neurones : … d’autant qu’il n’est pas régulier(1) ni suffisamment prêt athlétiquement(2) pour tenir tout un match.
Et là, on voit bien que dans tous les cas de figures, la « sagesse » commande de ne pas le titulariser. La boucle est bouclée. On n’a plus qu’à refermer le couvercle du cercueil que l’on a méthodiquement fabriqué, faute de posséder le savoir-faire nécessaire à la mise en valeur des véritables joueurs d’exception.

Cependant, si le coaching de DD respecte le schéma de fonctionnement immuable qu’il a en tête a priori, le film ressemble de moins en moins, semaine après semaine au scénario voulu par le stratège. C’est que les entrées en jeu de HBA, pour courtes quelles soient n’en sont pas moins visibles en terme d’impact sur la physionomie du match avec souvent une modification du score, et ce de manière de plus en plus prégnante à mesure que les semaines se succèdent. La présence de HBA sur le banc commence à faire désordre, des voix s’élèvent, quelques critiques fusent, les journalistes s’interrogent, mais DD n’en a cure, il continue de vouloir utiliser Hatem avec parcimonie et prioritairement quand il y a le feu à la maison. Tout en s’acquittant au mieux et souvent avec succès de sa nouvelle fonction de pompier appelé en urgence, Hatem, qui a compris que DD s’applique à lui pourrir la vie à l’OM, ne manque pas d’avoir des mots avec son entraîneur. Le clash se produit, l’altercation est évitée mais la relation entre en crispation. Le mercato d’hiver semble être tout indiqué pour régler une fois pour toute le problème : les deux parties sont prêtes.
Les dernières semaines de l’aller sont encore plus démonstratives de l’impact de HBA sur les rencontres, si bien que la déroulement des matchs devient parfaitement prévisible pour le public : « l’OM se traîne ou est mené à la marque et l’entrée de Hatem en seconde mi-temps inverse sans délai la tendance ; un point c’est tout ! ». De sorte qu’au mini-mercato, les dirigeants de l’OM ne sont plus sûrs de vouloir lâcher HBA, et DD n’a pas grand argument à faire valoir pour les en dissuader en termes de résultats, loin d’être probants. Plus préoccupant (et embêtant pour DD) : Lucho, sans être décevant n’est pas franchement au rendez-vous annoncé. Si l’ancienne star du Porto semble posséder encore une bonne vista du jeu, l’exécution n’est pas au diapason et produit beaucoup de déchets, sans compter que le joueur peine à tenir la distance : c’est au mieux une mi-temps sur deux. L’animation du jeu n’est donc pas brillante, sporadique, souvent poussive et plutôt terne dans l’ensemble. Résultat : « on va garder Hatem jusqu’à la fin de la saison, le temps que Lucho monte en puissance … et que Brandao cesse de rater des buts en nombre ». Enfin, si une place européenne semble à la portée de l’OM, la course au titre, sans être désespérée, est plutôt largement compromise et passe pour le moins par une victoire sur le leader Bordeaux que le club doit justement rencontrer pour la 1ère journée de reprise de championnat.
Et c’est maintenant que les choses sérieuses commencent.
Nous sommes donc en Janvier 2010 et l’OM se déplace à Bordeaux. Un match que l’OM doit impérativement gagner pour espérer disputer le titre. Il n’y a plus de place au calcul, l’offensive est le seul salut et beaucoup s’accordent à penser que s’il y a un match où Hatem doit être aligné d’entrée de jeu c’est bien celui-là. Mais c’est ignorer l’objectif secret de DD qui n’a qu’une petite part avec le commun des mortels : bien sûr qu’il est impératif de battre Bordeaux mais s’il y a un match que l’OM doit obligatoirement gagner sans HBA, c’est bien celui-ci ! C’est même la dernière chance de DD d’espérer pouvoir faire la démonstration qui lui tient tant à cœur : gagner le titre sans HBA, et donc forcément les matchs qui comptent ; et c’est ainsi que Hatem entame le match sur le banc.
L’OM joue donc l’attaque mais sans grande inspiration ni réussite pas plus qu’il ne parvient à assurer la maîtrise du milieu ; pourtant Bordeaux est à prendre ce jour là, bien qu’il ait pu ouvrir le score contre le court du jeu à la fin de la 1ère mi-temps. L’entame de la seconde mi-temps ne modifie ni le score ni la physionomie du match. Malgré une volonté réelle et un engagement affiché de revenir au score, l’OM n’y arrive pas et de plus en plus. Les minutes passent tandis que le match s’enlise dans le prévisible, le spectre de la défaite prend forme ; une défaite de trop qui aurait définitivement raison de la maigre chance restante de pouvoir convoiter le titre. C’est donc dos au mur que DD fait appel à HBA à la 64ème minute. Et sans délai (ni surprise pour nous) on assiste à un tout autre match. La transformation est même franchement brutale ; on a peine à croire qu’il s’agit, à quelque chose près, de la même équipe. Tout Bordeaux court se retrancher dans les derniers 20 mètres, c’est carrément attaque / défense sous l’impulsion du pompier de service qui provoque une pluie d’occasions. L’OM finit par égaliser et manque d’inscrire le but de la victoire devant un Bordeaux à l’agonie. Si bien que le sentiment général n’est pas à la satisfaction d’avoir partager les points à l’extérieur face au leader, mais bel et bien à la grande déception d’avoir raté une vraie opportunité somme toute aisément accessible. Toujours est-il que si pour l’OM, le titre semble s’être envolé, la prestation éclatante de Hatem saluée par tous les commentateurs ne permet plus à DD, « face à la cruelle réalité », de maintenir en l’état sa disposition spéciale HBA.
DD consent donc à changer son fusil d’épaule : HBA est titularisé en continu de la 21ème à la 32ème journée.
Cette période modifie et la trajectoire de l’OM qui engrange alors 9 victoires, 2 nuls et une défaite, et le profil de l’équipe qui devient quasiment irrésistible. Bien entendu, HBA a marqué de son talent la plupart des rencontres, n’hésitant pas à décrocher du couloir vers le centre pour prendre l’animation du jeu à son compte malgré les remontrances de DD qui préfère que HBA ne puisse pas faire prévaloir sa facette « régisseur et animateur de l’attaque » car elle a pour effet, par la qualité de sa production, de « gommer quelque peu » la présence de Lucho(3) en qualité d’animateur-en-chef en soulignant ses insuffisances. C’est que DD veut bien renoncer par défaut à son objectif premier mais il n’est pas question, en plus, que HBA apparaisse plus précieux pour l’OM que celui que lui-même est allé chercher au prix fort pour le consacrer a priori et contre vents et marées pièce maîtresse de l’équipe. Faut pas pousser, non plus !
Le fait est que l’OM a pris tant de points durant cette période que la course au titre est redevenue réalité de semaine en semaine ; il est même parfaitement jouable. De plus, la somme des contres performances des premiers de la classe et notamment du leader qui ne parvient plus à gagner le moindre match, fait que l’OM se retrouve au soir de la 32ème  journée leader avec 5 points d’avance !!
DD revient de loin : le titre qui semblait perdu il y a un mois, tend maintenant les bras à l’OM, avec une position si confortable qu’il y a même largement la place pour DD de le conquérir sous la forme qu’il affectionne le mieux et qui lui tient particulièrement à cœur. Son calcul est simple, très simple. L’OM a une confortable avance et surtout une fin de calendrier très favorable. Des six matchs qui restent à livrer, seul le déplacement à Auxerre (second au classement) pose problème : tout compte fait, DD pourrait même se permettre de le perdre sans altérer sa position d’unique leader. L’occasion est trop belle pour DD de renouer avec ses vieux démons et de réactiver son rêve secret là où il a été contraint de le suspendre en attendant des jours meilleurs. Maintenant, il tient son pari : le titre est en point de mire, à très faible distance, et c’est lui qui tient le fusil. Et là, DD ne va pas seulement se lâcher, il va se surpasser : il décide ne plus faire jouer HBA, carrément !! En tous cas jusqu’au sacre.

Ainsi, sans transition, sans justification aucune et certainement pas au vu de la dernière prestation de HBA qui fut si démonstrative que DD à bien voulu sacrifier à l’usage pour offrir à l’homme du match (ex-pompier devenu taulier) l’ovation du public (lorsque Hatem quitte la pelouse à la 75ème, le score est de 4 à 0 face à Nice), HBA entame le match de la 33ème  journée sur le banc avec ceci de particulier : il finira aussi le match sur le banc ! Le scénario est le même de la 33ème à la 35ème journée : Hatem garde le banc durant tout le match pendant que l’OM arrache le nul à Auxerre en jouant défense-toute et remporte deux victoires arrachées dans la douleur et de manière insipide face à Boulogne et St-Etienne.
C’est alors qu’arrive la fameuse 36ème journée. C’est l’heure de vérité pour l’OM qui compte 5 points d’avance et reçoit Rennes. Une victoire consacrerait l’OM champion à deux journées de la fin du championnat. Apprêté pour la fête, le Vélodrome est comble et même Canal+ a installé le studio de son émission Jour-De-Foot sur place pour être au cœur d’un évènement attendu depuis 17 ans.
Mais pour DD, c’est surtout son Heure De Vérité à lui. Il n’est plus qu’à 90 minutes de gagner définitivement son pari secret, d’autant que Rennes, de par son classement, n’a aucune raison particulière d’opposer une résistance farouche. C’est sûr, pour DD, jamais tous les feux n’ont été aussi verts. Il sait bien que l’histoire n’est écrite que par le vainqueur et que la « populace » n’a aucune mémoire pour la petite histoire, pour peu qu’elle ne puisse pas associer de manière solidaire le Titre de champion 2010 et le nom de Hatem Ben Arfa; il suffit donc pour DD que HBA, spécialement ce jour là, n’apparaisse pas sur la photo.
Les dés sont jetés et Hatem débute la rencontre sur le banc (avais-je besoin de vous le préciser ?) ; l’OM démarre en trombe, ouvre le score dès la 4ème minute sur balle arrêtée … et sombre petit à petit dans ses travers habituels. Rennes, qui joue sans pression, parvient à égaliser et manque même de prendre l’avantage avant la mi-temps. Lors de la reprise et à la 48ème, DD envoie à l’échauffement Kone, Taiwo et Cheyrou ; c’est là, la signature franche, pour ceux qui auraient encore un doute, qu’il entendait bien se passer cette fois encore de HBA. Mais Rennes se montre dangereux en tenant le milieu et en provoquant des contres rapides qui à deux reprises et coup sur coup frôlent la cage de Mandanda. La tendance se poursuit en s’accentuant et le public moins festif réalise que l’OM flirte avec la correctionnelle. DD prend peur et se ravisse : la mort dans l’âme, il décide de faire appel encore une fois à HBA avant qu’il ne procède au troisième remplacement. Ainsi, si le match devait en rester là ou pire être perdu, il n’est pas question qu’on puisse lui faire le reproche flagrant, encore moins le jour où tout est prêt pour la fête, de ne pas avoir aligné le sauveur au yeux du public ; sans compter que s’il finissait avec un match nul, il se retrouvera avec deux nouvelles et dernières possibilités de pouvoir effacer Hatem sur la photo.
Malheureusement pour DD, l’entrée de Hatem va mettre définitivement un terme à son rêve secret : comme d’habitude et de manière plus rapide ce jour là, le match bascule en sens unique pour finir 3 à 1 en faveur de l’OM. Vous connaissez la suite.

DD n’a pas obtenu entière satisfaction mais les apparences sont sauves ; il est champion et on pardonne tout au vainqueur.
Mais HBA n’est pas dupe. Il a compris qu’en validant par le silence le discours de façade particulièrement hypocrite de l’homme fort de l’OM, il s’enfermait dans une dynamique qui ferait de lui le complice de sa propre destruction de carrière.  Il s’empressera donc, dès le sacre de champion, de ne plus faire secret - en interne - de son souhait ferme et irrévocable d’aller jouer ailleurs.
A titre anecdotique mais non moins tristement instructif, quand enfin dans les vestiaires, le soir du sacre, les joueurs marseillais crient leur joie et dansent dans une ambiance survoltée, la caméra de Canal+ s’attarde sur Hatem assis sur une banquette à l’écart de ses co-équipiers joyeux. Comme enfin libéré d’un fardeau trop lourd à porter, Hatem semble être ailleurs, ressassant sans doute le prix qu’il a dû payé pour continuer, en silence, à donner le meilleur de lui-même quand on n’a pas cessé de lui savonner la planche durant toute la saison. Comme pour lui communiquer une complice compréhension et ne pas le laisser seul en pareil moment, se tient près de lui probablement la seule personne du staff marseillais a l’avoir soutenu et protégé du mieux qu’il ait pu durant « sa traversée du désert » : José Anigo. Hatem semble lui savoir gré de lui avoir témoigné de l’amitié non feinte. Les deux hommes échangent des propos ou seuls les non-dits sont audibles. L’un est désolé de devoir partir, l’autre ne se sent plus la décence de lui demander de rester.

En résumé, tout s’est passé comme si DD, enfermé dans un ego malsain, s’est employé - avec force et persévérance - à s’opposer à la facile révélation d’un talent, pour le seul motif qu'il le savait en mesure de lui disputait la vedette à raison; et ce avec d'autant plus d'application que le sujet n’a exprimé aucune marque de déférence(4) à son endroit. Il s’est donc évertué avec constance à réduire autant que possible la visibilité de l’impact de HBA sur les matchs et sa nette contribution sur le parcours de l’OM, aussi longtemps que les faits semblaient lui laisser un « bénéfice du doute », si ténu soit-il. Ce n’est qu’à la 36ème journée, lorsque la dernière trace du doute le plus infime se soit entièrement évaporée, que DD consent à passer aux aveux : en recourant encore une fois et contre son plein gré à HBA, il nous adresse à tous le terrible verdict de l’Histoire : l’OM n’aurait pas pu être champion en 2010 sans HBA !!!

B – la Ligua Europa
Vérification de la validité de la clé de l’énigme avec la Ligua Europa

Lors de l’Aller à Lisbonne, l’OM est mené 1-0 par le Benfica quand l’entrée de HBA (75’) renverse le match et permet d’égaliser en fin de rencontre. Sans commentaire !

Lors du Retour, DD veut montrer que l’OM va se qualifier sans HBA (c’est une idée fixe). En cours de match, et malgré le fait que c’est Benfica qui se crée le plus d’occasions, c’est l’OM qui ouvre la marque à la 70’. Du coup, DD n’a même plus besoin d’avoir recours à sa couverture habituelle. Enfin, il va pouvoir faire la démonstration qu’il peut se passer de HBA pour éliminer le Benfica (excusez du peu, même si le club de Lisbonne na plus rien à voir avec la période d’Eusebio) et passer au prochain tour. Mais DD ne va pas avoir le temps de trop savourer les prémices de sa victoire secrète : le Benfica égalise à la 75’. Après tout, ce n’est qu’une égalité parfaite, et DD pense qu’à domicile et devant son public qui ne va pas manquer d’enflammer le Vélodrome, l’OM est capable de tuer le match, sans compter qu’il peut miser sur les prolongations… Au pire, il fera entrer HBA peu avant la séance des penalties si l’OM ne parvenait pas à marquer, de manière à ne pas pouvoir valider une éventuelle défaite par l’absence délibérée de HBA. Il peut donc encore réussir son coup et se passer de Hatem. Les minutes s’égrènent dans un statu quo qui ne l’inquiète pas plus que ça…quand, coup de théâtre : le Benfica marque un second but à la 90’ tandis que le quatrième arbitre annonce 3’ de temps supplémentaire !
Ce but est un coup de poignard que DD-la-prescience n’a même pas envisagé : car le second but portugais efface tout : et le match nul, et les prolongations et la qualification ! Une vraie catastrophe « trois en un ».
DD-le-Roi est nu : non seulement son scénario s’écroule mais il réalise en plus qu’il risque la curée pour n’avoir pas fait jouer HBA. Et quel motif invoquer pour justifier la mise à l’écart de celui qui de l’avis unanime a ramené le match nul de Lisbonne ? Aucun évidemment (qui soit avouable, s’entend).
DD réalise brusquement qu’il n’est même plus dos au mur de manière habituelle. Il est à la rue et ne pense qu’à sauver sa peau ; comme tous les vrais courageux, il va s’empresser d’aller s’abriter sous son habituel alibi fallacieux de prédilection … pour peu qu’il puisse y recourir. Sur-le-champ, il fait donc faire entrer HBA. Il sait bien, cette fois-ci qu’il n’y aura pas de miracle, mais sa pensée est ailleurs : il veut juste se couvrir et espère qu’on ne lui reprochera pas d’avoir attendu d’être en situation complètement désespérée pour recourir à celui qu’il veut (avec d’autres ignorants) cantonner davantage au poste de Joker-de-fin-de-partie(*).
Mais HBA ne fait pas de miracle : c’est juste un joueur d’exception, constamment frustré de réaliser que son potentiel est systématiquement nié par ceux dont la mission cardinale est de le révéler, et dont on devine sans peine, ce jour là plus qu’un autre, la sourde colère et l’abattement qui l’étreignent. Le cœur gros, Hatem arrive sur la pelouse pour se jeter dans la bataille, mais sa rage rentrée est si grande, si envahissante, qu’il la projette comme un trop plein qu’il ne peut plus contenir sur le premier adversaire qu’il rencontre : c’est le carton rouge dans sa première minute de jeu.
Détendez-vous, tout cela ne semble pas affecter Monsieur DD qui ne pense qu’à concocter une plaidoirie de défense dont il sait qu’aucun de ses habituels observateurs autorisés à s’exprimer (amis-dirigeants, copains-journalistes et potes-leaders-d’opinion de France 98) ne relèvera la légèreté ; DD a en effet, dans les minutes qui ont suivies l’élimination, osé déclarer texto que « le Benfica était trop supérieur à l’OM » !!! Et cette sentence gratuite, erronée sur la vue des deux matchs et en l’espèce fondamentalement malhonnête (qui ailleurs, dans d’autres clubs mieux tenus, lui aurait valu une mise à l’écart pour faute grave, sans même devoir évoquer le double manque à gagner financier provoqué par la seule lubie du stratège-maison) fut proclamée comme seul épilogue de l’aventure Européenne 2010 de l’OM. Circulez, y-a rien à voir !
L’honnêteté aurait pourtant voulu qu’il assume entièrement ses choix en ne faisant pas entrer HBA dans ces conditions (compte tenu de l’état d’esprit du joueur, parfaitement prévisible dans ce cas précis) et qu’il reconnaisse sa grande part de responsabilité dans l’élimination à domicile de l’OM qui bénéficiait avant match-retour d’un avantage indéniable.
Mais l’honnêteté n’est pas un habit que l’on choisi de revêtir à l’occasion, c’est plutôt une éthique qui vous habille sans maquillage lorsqu’elle vous habite.


Clôture de ma Lettre Ouverte sous forme de prière-aux-gens-du-foot
Il serait dans l'ordre des choses que Didier Deschamps, qui vient d'apprendre par l'usage que
" l'on ne peut cacher le soleil avec un tamis " (Proverbe tunisien),
puisse enfin récolter le juste fruit de ce qu'il a méticuleusement semé.


Précisions

(*)
On peut effectivement considérer, et plutôt à juste titre, que HBA est un Joker. Or, le bon sens veut que si l’on dispose d’un Joker, on puisse l’aligner d’entrée de jeu afin de pouvoir faire la course en tête à moindre frais, et éviter ainsi de courir le risque d’être mené au score puis d’user de son Joker dans l’urgence pour espérer colmater les brèches. C’est là une règle usuelle de la correcte utilisation des jokers, surtout si l’on ne dispose que d’un seul. C’est même une règle cardinale. Choisir de ne pas l’appliquer et de manière systématique jusqu’à l’indécence, ce n’est pas ignorer une règle que même un enfant connaît et respecte, c’est l’aveu caractérisé d’une volonté autre et de nature extra-sportive, forcément extra-sportive.

(1)
Je veux dire avec force que Lucho Gonsalez n’est pas en cause ici. Il n’a rien à voir avec la position pernicieuse de DD. L’argentin, entré dans son dernier tiers de carrière professionnelle, reste un bon joueur, sans ego malsain, capable de jouer en intelligence avec quiconque sans prendre ombrage du talent des autres.

(2)
Prétexter que HBA est irrégulier pour ne pas le titulariser est au mieux d’une ignorance crasse de la pratique du football et au pire d’une stupéfiante mauvaise foi lorsqu’on est supposé avoir joué au foot au plus haut niveau (même si les exigences techniques de l’attaquant vont sont restées étrangères durant tout votre carrière).
La percussion en attaque est une des choses les plus difficiles d’abord à entreprendre, puis à réaliser et enfin à réussir. Cela est si vrai que peu, très peu de joueurs s’y adonnent, et pour cause ! La plupart ne l’entreprennent même pas. HBA étant de ceux, rares, capable de la réussir en nombre, il se montre donc très entreprenant sur ce registre. Il va de soi qu’il produit du déchet car s’il réussissait à chaque fois, ce ne serait plus un joueur d’exception mais un extra-terrestre.
J’ajoute - et chacun peut le comprendre, même DD - que la percussion a bien plus de chance de succès pour celui qui ose l’entreprendre si elle pouvait bénéficier de l’effet de surprise. Or, quand on fait entrer HBA dans le dernier quart de la partie, souvent pour espérer redresser une situation compromise, l’équipe adverse est plutôt regroupée en défense pour tenir le score et les adversaires se doutent que HBA va vouloir tenter de produire en peu de temps ce que ses co-équipiers n’ont pas fait tout le match durant. Ils redoublent automatiquement de vigilance lorsque Hatem prend le ballon parce qu’ils savent qu’il est presque obliger de percuter à chaque occasion et sont souvent à deux ou trois à le contrer. L’effet de surprise est donc réduit à néant, provoquant forcément plus de déchets qu’à l’accoutumée. Sans compter qu’il faut au moins dix bonnes minutes de jeu pour entrer dans une partie, c’est-à-dire avoir les muscles assez chauds pour pouvoir développer des courses-sprints en crochets qui ne soient pas des pétards mouillés.
Associez tous ces éléments et rajoutez-y l’effort mental particulier que doit produire HBA pour faire abstraction du fait que son entraîneur se soucie de sa carrière comme d’une guigne et ne l’utilise que pour sauver sa peau, et vous aurez une bien meilleure appréciation du vrai potentiel du joueur, de la qualité de sa production et de la juste relativité de ses déchets.

Quand on sait qu’une percussion réussie c’est toujours une occasion de but et que HBA n’entreprend de percuter que pour éliminer 2 ou 3 joueurs afin de créer le surnombre et pouvoir offrir ce qu’il convient d’appeler une balle-but (quelle soit transformée ou pas), il importe de le placer en situation de l’entreprendre dans les meilleures conditions et physiques et mentales.
Enfin, si l’on titularisait HBA, il serait amené naturellement à doser ses efforts sur l’ensemble de la rencontre, bénéficiant ainsi de la précieuse imprévisibilité qui lui permettrait de moduler ses essais en percussion pour les alterner avec des passes judicieuses entre les lignes et en profondeur (ce qu’il sait faire merveilleusement bien) et deviendrait ainsi bien plus efficace pour le collectif, et ce de manière forcément plus régulière.
Une seule solution donc : le TI-TU-LA-RI-SER, comme une exigence, comme une nécessité, comme un impératif.

(3)
Cet autre motif ne tient pas.
Si un joueur professionnel n’est pas en état de tenir tout un match, il ne peut se trouver … sur le banc. Cela n’exclu pas qu’un titulaire puisse être remplacé en cours de rencontre par un coaching justifié au vu du déroulement de la partie.

(4)
Si le respect, la politesse et la bienséance apparaissent nécessaires envers chacun, et notamment envers les aînés, dans une relation professionnelle supposée se bâtir sur la confiance, la déférence n’est pas de cet ordre là.
La déférence n’est pas exigible mais méritante ; elle ne peut même pas être feinte, y compris envers ses propres pairs et quel que soit leur palmarès, parce qu’elle obéit à d’autres ressorts et émane d’une libre et intime considération. A l’inverse, on l’exprime spontanément et sans contrainte d’aucune sorte envers ceux que l’on estime être de véritables références pour soi-même, et uniquement envers ceux-là. De sorte que - pour rester dans le foot - les jeunes-loups sûrs de leur talent que sont les Ben Arfa, Nasri, Ben Zema, Menez et compagnie, ne peuvent exprimer de déférence qu’envers ceux qu’ils considèrent, à leur yeux et selon leur propre profil de jeu, La Référence. Et nul besoin d’être devin pour comprendre que celle de Hatem Ben Arfa se situe sûrement du côté des Cruyff, Maradonna, Zidane et Platini, et certainement pas ailleurs.

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